En
ces deux premières décennies du XXIe
siècle, existe-t-il « une culture francophone » au
singulier, ou plutôt « des cultures francophones » au
pluriel ? Pour répondre à cette question, l’unité 6 du
module est un bon point de départ, avec des thèmes tels que
l’héritage colonial et la mondialisation, mais d’autres éléments
du module pourront vous être utiles, notamment l’unité 4, portant
sur la culture, ainsi que vos recherches personnelles.
Il
était une fois, il y a bien longtemps, l'empire qui s'étendait sur
les cinq continents. Les féroces soldats envahirent des pays
voisins, conquirent des contrées en Afrique et en Amérique, voire
jusqu'aux îles du Pacifique et des côtes de l'Océan Indien. Mais
rien ne dure pour toujours et l'Empire se désintégra :
certaines régions furent cédées, d'autres gagnèrent
l'indépendance ou reçurent l'autonomie en forme des départements
et territoires d'outre-mer. Pourtant
ce qui est resté partout c'est un vestige en forme de la culture
commune qu'Onésime Reclus, géographe français, baptisa en 1886
« francophone »1.
La
question se pose quelle est sa situation aujourd'hui, au XXIe
siècle. Y a-t-il encore l'une culture collective ou y en a-t-il déjà
plusieurs ? La civilisation française a-t-elle réussi à
maintenir son uniformité ?
Il
semble à première vue que la culture francophone soit encore
homogène ; selon la définition d'Onésime Reclus, elle se base
sur la même langue - langue française. Il s'agit avant tout de
l'art écrit et parlé : poésie et prose, belles-lettres et
bandes dessinées, chansons, drame et films.
Toutefois,
hormis ces moyens de l'expression artistique divers, existent-elles
d'autres particularités qui indiquent l'hétérogénéité
potentielle de la culture francophone ? C'est ce que nous allons
scruter en premier lieu. Ensuite nous pencherons sur les
caractéristiques unifiantes et les liens interculturels. Enfin, nous
examinerons l'idée de pluriculturalisme et nous considèrerons le
rôle de consommateur dans la perception et la réception des œuvres
artistiques avant de tenter de présenter une réponse concluante.
Tout
d'abord constatons ce qui est évident : chaque pays francophone
est situé ailleurs. En Europe ce sont d'un côté les états voisins
de la France (la Belgique, le Luxembourg, la Suisse, le Monaco et
l'Andorre) et d'un autre côté les régions au sud-est du continent
(parmi eux la Roumanie et l'Albanie) et ceux à l'est qui ont statut
des observateurs de l'Organisation internationale de la Francophonie
comme la Pologne ou l'Ukraine.
Ensuite,
presque toute partie de l'ouest de l'Afrique, à partir de l'Algérie
jusqu'à la République Démocratique du Congo, utilise la langue
française en tant qu'officielle ou véhiculaire. Ce sont les
anciennes colonies de la France et la Belgique qui ont gagné
l'indépendance entre 1956 et 19622.
En
revanche les territoires français en Amérique du Sud ont décidé
de devenir soit les départements
et territoires d'outre-mer (Guadeloupe,
Martinique et Guyane) soit les collectivités d'outre-mer
(Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Saint-Pierre-et-Miquelon)3.
Cependant
dans le continent nord-américain la situation des francophones est
bien différente. « Il y a quand même dix-sept millions de
personnes qui parlent le français sur la côte est, depuis, depuis
Montréal jusqu’à la Floride » déclare sociologue Francis
Balle4.
Donc, il y en a une communauté considérable en Louisiane, ancienne
colonie française vendue aux États-Unis par Napoléon Bonaparte en
18035.
Ensuite beaucoup de francophones vivent encore dans les grandes
villes américaines telles que New York ou Washington. Puis il y a
l'Acadie qui forme partie de la province canadienne du
Nouveau-Brunswick6
et l'Ontario7
où la langue de Voltaire et Molière joue le rôle administratif.
Pourtant c'est le Québec8
qui est devenu la seconde patrie des Français malgré que le Canada
même soit davantage lié au Royaume-Uni.
Enfin
il y a un certain nombre de territoires îliens dans le Pacifique et
à proximité de Madagascar dans l'Océan Indien9.
Leurs statuts politiques varient : certains en sont reliés à
la France, d'autres ont choisi l'indépendance comme les pays
d'Indochine.
En
somme, les communautés francophones de tailles variables sont
dispersées çà et là dans tout le monde. Évidemment, avant
d'entrer en contact avec les Français on y avait partout les
patrimoines communs et on partageait des valeurs qui étaient
« véhiculées par la langue mais aussi la culture, les
habitudes de vie, les us et coutumes »10.
Ces éléments de cultures locales ont survécu à la mission
civilisatrice française et ils se manifestent actuellement en forme
de la thématique spécifique et exotique qui n'est pas toujours bien
connue par les personnes étrangères.
Par
exemple dans le film d'Abderrahmane Sissako, En
attendant le bonheur11,
nous
pouvons regarder la vie des habitants de Nouadhibou en Mauritanie :
leurs problèmes avec l'électricité, les cérémonials de
rencontres entre les femmes et les hommes, les espoirs concernant la
migration en Europe. Ou le film de Laurent Cantet Vers
le sud12
qui révèle l'existence triste de jeunes Haïtiens qui sont forcés
à jouer le rôle des amants heureux de vieilles Américaines face au
monde où « les bons masques sont mélangés avec les mauvais, mais
tous portent masques », comme dit une mère à l'hôtelier
Albert en le suppliant de prendre soin de sa fille adolescente pour
empêcher qu'elle soit exploitée.
Cependant
les « masques armés de fouets », des femmes dansantes
entre les flamboyants dans la « cacophonie des
crapauds-buffles », parmi les « grues immobiles »
et les « immeubles désertés » forment une image du
Nigeria vive mais sombre dans le poème de Françoise Ugochukwu
Kwashiorkor13.
Dans une entrevue sur la création de ce poème14
la poétesse se plaint que les gens ont une vision fausse de
l'Afrique. Ils s'attendent à rencontrer les pygmées ou les
éléphants au Nigeria qu'ils confondent avec le Niger. Le
comportement similaire exaspère les Québécois qui selon
Jean-Claude Guillebaud15
préféreraient que les Français visitent les cafés-théâtres de
Montréal ou même les centrales hydroélectriques de la baie James
au lieu de chercher des endroits connus de vieux livres et de
chansons rétro.
Cette ignorance de la culture du pays malgré tout francophone ne sera plus si bizarre si nous nous rendons compte qu'on n'y parle pas le même français que les natifs d'Hexagone mais plutôt le québécois ou encore le joual, le sociolecte urbain de Montréal utilisé entre autres par Michel Tremblay dans ses livres et drames.
Cette ignorance de la culture du pays malgré tout francophone ne sera plus si bizarre si nous nous rendons compte qu'on n'y parle pas le même français que les natifs d'Hexagone mais plutôt le québécois ou encore le joual, le sociolecte urbain de Montréal utilisé entre autres par Michel Tremblay dans ses livres et drames.
Alors,
il y a beaucoup de variétés régionales du français16
à partir de dialectes métropolitains aux créoles. Les mêmes idées
y peuvent être énoncées de façon différente. Par exemple le
proverbe « les chiens ne font pas les chats » est exprimé
en tant que « Poul i ponn pa kanor » (une poule ne pond
pas un canard)17
en créole réunionnais, tandis qu'en Guyane il est plus proche de la
version originale : « Chyen pa ka fé chat » (un
chien ne fait pas de chat)18.
On se sert aussi des comparaisons qui reflètent la vie locale. « Si
on dit, « blanc comme neige »,
ça a pas de sens en Guadeloupe », nous explique Hector
Poullet, traducteur de créole guadeloupéen19.
Les Antillais diraient « blanc comme coton ». En plus, il y a des
mots qui veulent leur dire quelque chose de différent. « Par
exemple, si je te dis, euh, « un cuir », qu’est-ce que
c’est qu’un cuir ? Eh ben, c’est une ceinture. »,
révèle un Antillais20.
Ce sont les mots et les locutions exotiques qui nous indiquent qu'une œuvre artistique n'appartient guère à la culture française. « Si on observe les grandes réussites de la bande dessinée francophone, on peut voir qu’elles sont toutes liées à des trouvailles langagières. », témoigne Benoît Peeters, scénariste de BD, écrivain et critique21. Ainsi grâce aux termes venant de la langue arabe Tahar Ben Jelloun peint une image diaprée du rite prénuptial d'Amber dans son livre Sur ma mère22. Cependant Françoise Ugochukwu dans le poème Couleurs utilise les noms de plantes propres à la région africaine : bougainvilliers, cocotiers, corossoliers, frangipaniers et manguiers23. Également Michel Tremblay applique les québécismes pour rendre le parler de gens de Montréal ce que Stromae, rappeur belge, fait tout aussi en employant l'argot dans ses chansons.
Ce sont les mots et les locutions exotiques qui nous indiquent qu'une œuvre artistique n'appartient guère à la culture française. « Si on observe les grandes réussites de la bande dessinée francophone, on peut voir qu’elles sont toutes liées à des trouvailles langagières. », témoigne Benoît Peeters, scénariste de BD, écrivain et critique21. Ainsi grâce aux termes venant de la langue arabe Tahar Ben Jelloun peint une image diaprée du rite prénuptial d'Amber dans son livre Sur ma mère22. Cependant Françoise Ugochukwu dans le poème Couleurs utilise les noms de plantes propres à la région africaine : bougainvilliers, cocotiers, corossoliers, frangipaniers et manguiers23. Également Michel Tremblay applique les québécismes pour rendre le parler de gens de Montréal ce que Stromae, rappeur belge, fait tout aussi en employant l'argot dans ses chansons.
Néanmoins
s'il s'agit des auteurs français qui ont été influencés par
« l'ensemble
des phénomènes matériels et idéologiques »24
caractéristique
à un autre pays, ou des créateurs affectés par la civilisation de
l'Hexagone, ils ont tous choisi la langue de Brel et Piaf en tant que
moyen principal de l'expression artistique. C'est un de plusieurs
facteurs qui lient ces cultures variées.
Pour
certains ce choix était nécessaire parce qu'ils n'avaient pas pu
s'exprimer pleinement dans leur language maternel. C'était le cas
d'Albert Memmi, auteur de La
Statue de sel.
« La langue française était pour moi la seule issue – je me
suis construit à travers elle », a-t-il admis au journal Le
Monde25.
Pour les mêmes raisons Tahar Ben Jelloun ne s'est aussi jamais
décidé à écrire en langue arabe classique26.
Pour d'autres alors c'était un outil idéal pour faire les personnes
mieux connaître et comprendre le monde outre-mer. Les auteurs tels
que Ben Jelloun, Ugochukwu, Pineau ou Tremblay ont su utiliser leurs
capabilités langagières afin de démontrer la richesse de toutes
cultures auxquelles ils appartiennent.
Il
semble que cette tendance ait pour but de contrebalancer la
francisation exercée à l'école. La scolarisation des enfants
visait autrefois à les faire les vrais Français et c'est pour cette
raison que les Algériens apprenaient de leurs ancêtres les Gaulois27
tandis que les Martiniquais jusqu'à nos jours dessinent ce qui est
caractéristique à la civilisation française au lieu des éléments
de leur environnement. C'est le souci de Patrick Chamoiseau, écrivain
et militant culturel antillais, qui aimerait bien que les élèves
puissent s'occuper de zombis, soucougnans et chevaux-trois-pattes au
lieu de pommiers, hirondelles et sapins. Mais les parents se sont
opposés à la créolisation des écoles et en effet « les
enfants ont une plus grande proximité avec l'univers culturel
français »28.
En
fait, c'est là où les artistes ont appris la langue et très
souvent en sont tombés amoureux. Pour Azouz Begag, écrivain,
chercheur et ancien ministre délégué à
la promotion
de l'égalité des chances dans
le gouvernement Dominique de Villepin29,
cela égale à obtenir « un passeport social pour traverser les
classes sociales, un passeport géographique pour traverser le pays
et les cultures »30.
Pourtant il n'est pas nécessaire de partir afin d'en bénéficier.
Même dans une classe il se peut qu'il y ait les enfants d'origines
diverses donc il faut un language commun pour se parler. Nous pouvons
le voir sur l'exemple donné par le film de Laurent Cantet Entre
les murs31,
qui est l'adaptation du livre éponyme de François Bégaudeau.
Entre les murs est aussi un modèle de comment les idées se mélangent dans l'ensemble de la culture francophone. Le titre évoque un vers de la chanson de Manu Chao, Amadou et Mariam, Sénégal Fast Food : « Entre les murs se faufiler dans ascenseur pour le ghetto »32. Il paraît que les compositeurs ignorent les frontières géographiques et cherchent l'inspiration au-delà de son époque : ainsi le poème ancien de Léopold Sédar Senghor Hommage aux Tirailleurs sénégalais33 a été récemment interprété par l'artiste slam camerounais Manu Dibango tandis que la chanson de Stromae, Formidable34, se rapporte d'un côté à Jacques Brel et son L'ivrogne35, et d'un autre côté à For Me Formidable de Charles Aznavour36. Alors les livres d'Aimé Césaire, auteur et politique martiniquais, ont profondément emu Abd Al Malik, rappeur parisien d'origine congolaise. « Il y avait dans ses écrits un regard porté sur nous, Noirs, qui nous élévait, nous dé-ghettoïsait »37, confesse-t il.
Entre les murs est aussi un modèle de comment les idées se mélangent dans l'ensemble de la culture francophone. Le titre évoque un vers de la chanson de Manu Chao, Amadou et Mariam, Sénégal Fast Food : « Entre les murs se faufiler dans ascenseur pour le ghetto »32. Il paraît que les compositeurs ignorent les frontières géographiques et cherchent l'inspiration au-delà de son époque : ainsi le poème ancien de Léopold Sédar Senghor Hommage aux Tirailleurs sénégalais33 a été récemment interprété par l'artiste slam camerounais Manu Dibango tandis que la chanson de Stromae, Formidable34, se rapporte d'un côté à Jacques Brel et son L'ivrogne35, et d'un autre côté à For Me Formidable de Charles Aznavour36. Alors les livres d'Aimé Césaire, auteur et politique martiniquais, ont profondément emu Abd Al Malik, rappeur parisien d'origine congolaise. « Il y avait dans ses écrits un regard porté sur nous, Noirs, qui nous élévait, nous dé-ghettoïsait »37, confesse-t il.
Le
rôle qu'autrefois jouaient les livres aujourd'hui est repris par les
médias grâce auxquels les idées peuvent se partager et se
mélanger. Tout d'abord c'est la presse. Les grands quotidiens et
journaux sont distribués presque partout dans le monde. Leurs
éditions internationales sont accompagnées par les suppléments
régionaux et locaux dans lesquelles on peut trouver des rubriques
dédiées à la critique des livres et des films, les renseignements
sur les musées et les galeries d'art, les concerts et les
spectacles. Il y a aussi beaucoup de magazins et revues qui se
spécialisent directement en culture tels que Sur
la même longueur d'ondes38,
Globe39
ou Phoenix40.
De
surcroît ces périodiques écrits ont très souvent les versions
numériques disponibles sur l'Internet. Le site web Giga
Presse
en compte 61241
mais il faut y ajouter une quantité innombrable des e-journaux,
blogues, vidéo blogues, articles, fansites, réseaux sociaux...
Pourvu qu'il y ait l'infrastructure et le matériel informatique, on
gagnerait l'accès au vrai pays de cocagne. Rien n'empêche de lire
Nouvelles
calédoniennes42,
Gavroche
Thaïlande43
ou Israël
Magazine44
bien qu'on habite à Madagascar ou au Royaume-Uni.
Ensuite,
grâce au haut débit il est possible d'entendre n'importe quelle
radio en langue française. « Vous
pouvez nous écouter sur la planète entière donc on est aujourd’hui
dans un monde, euh, globalisé »,
déclare Nicolas Fauveau, présentateur de France Radio Gironde45.
Pourtant la méthode traditionnelle de recevoir les ondes est plus
populaire parmi les personnes qui n'ont pas l'accès à l'Internet.
Par exemple RFI, c'est-à-dire la Radio France internationale est
écoutée par environ 40 millions d'auditeurs46
qui peuvent profiter des émissions telles que « 7 milliards de
voisins » ou « Couleurs tropicales ».
En
revanche la télévision TV5Monde est disponible dans « 257
millions de foyers et 25 000 hôtels raccordés dans près de 200
pays et territoires »47.
Avec les chaînes régionales comprenant le Réseau Outre-Mer
première48
et celles propres à leur pays (comme TFO49
et TVA50
au Canada, RTS51
en Suisse romande, ou RTBF52
en Belgique) elle s'avère une fenêtre véritable ouverte sur le
monde entier. En plus les sociétés les gérant participent à la
production des films, drames, spectacles et festivals qui attirent
énormément de spectateurs.
Notamment,
c'est pendant la Fête de la musique
que tout le monde s'assemble pour chanter et jouer des instruments.
Concept français, elle est un phénomène à l'échelle planétaire.
Par exemple en 2008, elle était « célébrée dans plus de 100
pays et 340 villes »53.
En
outre, il y a beaucoup d'autres événements qui permettent aux
visiteurs de se régaler de l'art. Les amateurs du théâtre et de la
danse vont à Limoges pour le festival des francophonies en
Limousin54.
Les cinéphiles peuvent regarder les films de n'importe quel pays en
rendant visite à par exemple FIFF à Namur55,
FESPACO à Ouagadougou56
ou FICFA à Moncton en Acadie57.
De surcroît, Aix-en-Provence accueillit le festival international
d’art lyrique58
et Angoulême - le festival international de la bande dessinée59.
Finalement,
ces événements ainsi que l'enseignement de la langue dehors de la
France nécessitent de l'argent et l'organisation convenable. Ils
sont pourvus par l'État dont la politique culturelle nationale vise
non seulement à assurer la position notable du français dans le
monde mais aussi à y promouvoir la culture de l'Hexagone. Cela est
possible grâce au mécénat du côté des organismes et des
associations tels que l'Organisation Internationale de la
Francophonie60,
Institut Français61,
Fondation Alliance Française62
et maintes autres.
Tout
considéré, il s'avère qu'il y a vraiment plusieurs cultures
francophones parce que cela découle de différences géo-historiques
qui entraînent la diversité culturelle. En même temps il y a assez
d'éléments communs entre eux qu'il est permis de parler d'une
grande Culture francophone.
Ce
phénomène est confirmé par les auteurs tels que Tahar Ben Jelloun
ou Gisèle Pineau. Née à Paris, écrivant en français, elle a
toujours préservé son language maternel dans son esprit63.
« Le
créole et le français se mélangent,
(...)
toutes les langues ont le droit de, de cohabiter, et
c’est (...) le monde d’aujourd’hui. »64,
dit elle. Cependant Ben Jelloun, lui, le décrit en utilisant la
métaphore de la cave de sa mémoire où coexistent deux langues65,
ce qui lui a permis de surmonter des contraintes littéraires par
leur amalgamation ainsi que de démontrer les contacts
interculturels66.
Pareillement Françoise Ugochukwu se dit d'appartenir à deux
civilisations67.
Ce
pluriculturalisme est donc caractéristique aux Francophones, car ils
incorporent en soi deux identités, individuelle et communautaire,
dont l'une est française et la seconde s'exprime par autre langue.
En conséquence ce qui est l'essence de la francophonie c'est son
hétérogénéité qui vient de l'intégration des cultures
différentes et leur interpénétration avec la préservation de leur
individualité en même temps.
Pour
conclure, il existe aujourd'hui, au XXIe
siècle, plusieurs cultures francophones qui s'intègrent en créant
une grande Culture francophone. Pourtant la réponse définitive doit
rester ouverte parce qu'elle dépendrait en fin de compte d'un
consommateur de culture, de son point de vue et de ses connaissances.
Il se peut qu'il se concentre sur les différences et par conséquent
il y verra la pluralité, ou contrairement, il considère les
éléments communs et il en percevra la singularité.
En
dernier lieu disons que la culture ne doit pas être un objet de la
vivisection scientifique comme cela. Car il est clair qu'elle sert
avant tout à susciter les émotions et à améliorer nos esprits.
2835 mots
278 mots des citations
Références :
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Onésime_Reclus (dernier accès 30 septembre 2014)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Onésime_Reclus (dernier accès 30 septembre 2014)
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Chronologie de la décolonisation de l'Afrique,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_la_d%C3%A9colonisation_de_l%27Afrique
(dernier accès 30 septembre 2014)
3.
France d'outre-mer,
http://fr.wikipedia.org/wiki/France_d%27outre-mer
(dernier accès 30 septembre 2014)
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document sonore dans : Mises au
point, The Open University 2009
5.
États-Unis – Les Francophones de Louisiane,
http://www.le-cartographe.net/index.php/dossiers-carto/amerique/114-etats-unis-les-francophones-de-louisiane/
(dernier accès 30 septembre 2014)
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Acadie (dernier
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Franco-Ontariens (dernier
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Québec,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Qu%C3%A9bec (dernier
accès 30 septembre 2014)
9.
France d'outre-mer,
http://fr.wikipedia.org/wiki/France_d%27outre-mer (dernier
accès 30 septembre 2014)
10.
La réponse à l'activité 2.2.3 Étape B dans la
section 2.2 Liberté, égalité,
laïcité dans : Mises
au point The Open University 2009
11.
En attendant le bonheur,
réalisation Abderrahmane Sissako, 2002
12.
Vers le sud,
réalisation Laurent Cantet, 2005
13.
Françoise Ugochukwu Kwashiorkor
dans À la vitre des nuits,
Paris, L'Harmattan, 2008, reproduit dans : Francosphères,
The Open University 2010
14.
Entrevue avec Françoise Ugochukwu (2),
dans : Francosphères,
The Open University 2010
15.
Jean-Claude Guillebaud Le
vrai Québec ? Le
Nouvel Observateur, Collection Voyages
N° 6, reproduit dans : Francosphères,
The Open University 2010
16.
Variétés régionales du français,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Vari%C3%A9t%C3%A9s_r%C3%A9gionales_du_fran%C3%A7ais
(dernier accès 30 septembre 2014)
17.
Quelques proverbes créole réunionnais,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9ole_r%C3%A9unionnais#Une_petite_litt.C3.A9rature_en_cr.C3.A9ole_r.C3.A9unionnais
(dernier accès 30 septembre 2014)
18.
Quelques proverbes créoles guyanais,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Créole_guyanais#.C3.89criture
(dernier accès 30 septembre 2014)
19.
Jeanne–Pineau–Poullet, document sonore
dans : Mises au point, The
Open University 2009
20.
Trois Antillais, document sonore dans :
Mises au point, The
Open University 2009
21.
Peeters (3),
clip DVD dans : Mises au point
The Open University 2009
22.
Tahar Ben Jelloun Sur
ma mère, Paris, Éditions Gallimard
2008, un extrait reproduit dans : Francosphères,
The Open University 2010 sous le titre Le
Hammam
23.
Françoise Ugochukwu Couleurs
dans À la vitre des nuits,
Paris, L'Harmattan, 2008, reproduit dans : Francosphères,
The Open University 2010
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http://www.larousse.com/en/dictionaries/french/culture/21072?q=culture#20950
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Ces « métèques » qui illustrent
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aux Tirailleurs sénégalais, dans :
Hosties noires,
Tours 1938, Œuvre poétique, Paris, Éditions du Seuil, 1990, pp.
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L'ivrogne,
auteur et compositeur : Jacques Brel, editeur : Philips
36.
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auteur : Jacques Plante, compositeur : Charles Aznavour,
editeur : Editions Musicales Djanik
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Le Croix,
24 avril 2008, reproduit dans : Francosphères,
The Open University 2010
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http://www.revueglobe.ca/ (dernier accès
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Giga Presse,
http://giga-presse.com/ (dernier accès 30
septembre 2014)
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Nouvelles Calédoniennes, http://www.lnc.nc/ (dernier
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Gavroche Thaïlande, http://www.gavroche-thailande.com/
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Israël Magazine,
http://www.israelmagazine.co.il/ (dernier accès
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45.
Ouverture sur le monde, document sonore
dans : Mises au point, The
Open University 2009
46.
Les chifres clés de RFI,
http://www.rfi.fr/entreprise/chiffres-cles/ (dernier accès 30
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http://www.tv5monde.com/cms/chaine-francophone/tv5monde/La-chaine/p-7982-Chiffres-cles.htm
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http://www3.tfo.org/
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Organisation
Internationale de la Francophonie,
http://www.francophonie.org/ (dernier
accès 30 septembre 2014)
61.
Institut Français, http://www.institutfrancais.com/ (dernier
accès 30 septembre 2014)
62.
Fondation
Alliance Française,
www.fondation-alliancefr.org (dernier
accès 30 septembre 2014)
63.
Jeanne–Pineau–Poullet,
document sonore dans : Mises
au point, The Open University 2009
64.
Créolité pour et contre, document sonore
dans : Mises au point, The
Open University 2009
65.
Ces « métèques » qui illustrent
la littérature française, Le
Monde Diplomatique, mai 2007, pp.
20-1, reproduit comme On ne parle pas
le francophone dans :
Francosphères,
The Open University 2010
66.
La réponse à l'activité 6.3.29 Étape B dans
la section 6.3 Parler, écrire en
français au-delà des mers dans :
Mises au point
The Open University 2009
67.
Entrevue avec Françoise Ugochukwu (1),
dans : Francosphères,
The Open University 2010
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